dimanche 28 janvier 2018

Un premier tome haut de gamme.

dimanche 28 janvier 2018
Il y a quelques temps, j'avais reçu un mp de Rose Morvan qui m'avait contactée (poussée par l'une de ses amies auteures) pour me demander si je voulais lire son dernier roman, le tome 1 d' "Une passion interdite" : "Le naufragé de Saint-Cast" et bien sûr, j'avais dit oui, en lui précisant toutefois, que j'avais pas mal de "service presse" à lire et qu'il ne fallait pas être pressée. Hum... le souci est que je l'avais installé sur ma liseuse et le temps a passé (et je l'avais un peu oublié). 
Or, récemment, après avoir lu un roman où certaines scènes me dérangeaient et avant de lire un autre sp qui relève de la dark, je me suis dit que j'allais changer de style et me suis souvenue que j'avais celui-ci. J'ai donc présenté mes excuses à l'auteure sur la page, pour le retard et ai attaqué ce roman (j'ai ensuite appris que le tome 2 "L'amant clandestin" venait de sortir, ce qui est finalement un mal pour un bien puisque j'ai enchaîné ainsi les deux livres, sans attente).
 Donc, soyons clairs, si vous avez envie d'un ou deux romans ou romances (même si l'auteure n'aime pas ce terme) (puisqu'il y a deux tomes) historiques de qualité, et de très haute qualité dirais-je, ces deux-là sont faits pour vous. Je commencerai donc par le premier tome (je ferai une chronique pour le second, il le mérite)

Donc, je remercie Rose pour ce service presse."Le naufragé de Saint Cast" est sorti le 21 octobre 2017 chez Something Else Editions.


Présentation de l'éditeur
Septembre 1758. 
Les Anglais ont semé la désolation dans la région de Saint-Malo sans réussir à s’emparer de la ville corsaire. 
Ils ont laissé derrière eux des cadavres et des blessés. On retrouve un survivant sur une plage. Est-il Anglais ? Est-il Français ? 
N’écoutant que son bon cœur, Hervine le fait conduire dans sa famille et le soigne. 
À son réveil, l’homme, qui parle un français impeccable, ne se souvient plus de rien, du moins c’est ce qu’il prétend...


Mon avis
Comme je l'ai dit en préambule, soyons clairs, il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman ou une romance historique de cette qualité : outre le français qui est parfait (il n'y a aucune faute et est d'un niveau assez élevé), Rose Morvan maîtrise parfaitement son sujet et son époque. Quant à l'intrigue, elle est parfaitement dosée pour que l'on passe par différentes émotions et à la fin de ce tome, forcément, on n'a qu'une envie : lire la suite. Concernant les personnages, il y a les bons et les méchants (et même de trèssssssssss méchants) et c'est peut-être le seul petit bémol que j'aurais, c'est que je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher totalement à leurs personnalités pour différentes raisons dont je vous reparlerai par la suite (ou plutôt dans la chronique du tome 2 car là, je ne veux pas trop vous en révéler sur ces personnages) 

Mais comme toujours, laissez-moi vous raconter le début de l'histoire : le récit commence dans la région de Saint Malo en septembre 1758 : c'est la guerre entre les Anglais et les Français et bien évidemment, les habitants de cette région sont forcément en première ligne. Nous faisons très vite connaissance avec Hervine Abgrall, notre héroïne, qui semble être une jeune femme ayant un caractère affirmé mais possédant aussi une intelligence certaine et une instruction inhabituelle pour l'époque. Comme la plupart des habitants de son petit village de Saint-Briac et les membres de sa famille, elle déteste les habitants de la Perfide Albion et bien sûr, a des tas d'a priori sur eux. Cependant, les premiers événements qui nous sont racontés, semblent lui donner raison puisque lors d'une attaque, ils vont mettre à sac la ville et notamment la maison de ses parents. Son père est un orfèvre et un dinandier hors-pair et sa réputation n'est plus à faire dans la région. Sur les conseils de la jeune femme, ils n'ont le temps que de se cacher (avec la plupart des autres habitants) et surtout de cacher leurs plus belles pièces, préservant ainsi la majeur partie de leur fortune (celle-ci devant être en partie utilisée pour doter la jeune fille, lors de son mariage, comme c'était l'usage à l'époque) Mais quand ils reviennent chez eux, ils ne peuvent que constater les dégâts : tout est dévasté ou presque et il leur faudra du temps et surtout de l'argent pour reconstruire l'atelier, les maisons du village et panser les plaies. Et c'est Hervine qui se charge de cette mission, en bonne Catholique qu'elle est,  détail hyperrrrrrrr important pour la suite de l'histoire (qui plus est, elle a passé 4 ans dans un couvent : elle est donc éduquée comme les gens de la haute société qu'elle a fréquentés) et tous les habitants lui font confiance et la respectent pour ce qu'elle est.  Elle recense alors ce dont tous ont besoin et va voir l'un des nobles qu'elle connait, l'un des plus grands corsaires de Saint Malo, pour lui demander de l'argent afin de reconstruire Saint-Briac au plus vite. Elle va, à cette occasion, rencontrer l'un des personnages les plus importants du roman, Urien de Saint Pern, le fils du bailli (sorte de juge de l'époque qui avait le droit de vie et de mort), un homme qui lui et nous fait froid dans le dos, dès le départ. Vous savez, c'est le genre de personnages qu'on va détester sans même que l'on sache encore pourquoi. On sent que cette rencontre sera importante pour la jeune femme car il semble s'intéresser d'un peu trop près à elle et ne s'en cache d'ailleurs pas, la mettant franchement mal à l'aise. Elle n'a pas l'expérience pour ce genre d'individu et l'on se dit que si elle venait à tomber entre ses mains, ce serait l'horreur pour elle. 
Malgré tout, elle repart chez elle avec l'assurance que les riches familles de Saint-Malo viendront en aide à ceux démunis de son village. Or, quelques jours après, son frère la réveille car une nouvelle fois, on a besoin d'elle  et on la demande : la mer a rejeté des corps sur la plage et l'un d'entre eux, certes mal en point, est encore en vie : elle prend donc la décision, ne sachant pas qui il est et n'ayant aucun indice sur son identité française ou anglaise, de le faire porter chez elle afin de le soigner. Une fois encore, c'est son éducation catholique qui la pousse à lui offrir l'hospitalité et ne la fait pas assez se méfier. De plus, il semble que même évanoui, il ne la laisse pas indifférente. 
Qui est donc ce naufragé? d'où vient-il? Est-il un "gentil" ou un "méchant"? évidemment, c'est cet homme-ci qui donne son titre à ce tome et pour le savoir, bien sûr, il vous faudra lire ce roman ;) 

Vous l'avez compris, avec l'entrée de ce troisième personnage important, l'intrigue est vraiment lancée et l'on se demande qui il est et quel rôle il aura dans la vie d'Hervine. Mais la jeune femme (ou devrais-je dire la jeune fille) est une fervente catholique, pratiquante, éduquée dans un couvent (donc, elle ne sait rien de la vraie vie) et est totalement endoctrinée par sa foi et cela aura une influence majeure pour la suite de l'histoire. Fort heureusement pour elle (et pour nous) elle a des parents remarquables, qui ont confiance en son jugement, elle est instruite (ce qui est remarquable pour l'époque, là-encore, parce qu'elle en sait plus que la norme) et c'est une jeune femme qui a un caractère certain : cela lui permettra d' affronter ce qui l'attend. Pour le siècle des lumières, elle est la jeune fille quasi parfaite (en plus, elle est très très jolie) et forcément, elle attire les convoitises et ils seront nombreux à vouloir la posséder ou l'épouser. 
Moi, je l'avoue, dans ce tome, elle m'a souvent agacée : son côté bigote, et donc les réactions qui en découlent, m'ont souvent énervée : bien sûr, on est au XVIIIème siècle, elle a été éduquée pour réagir et penser ainsi, mais cela m'a quand même énervée plus d'une fois : il y a cette dualité entre son intelligence (en plus, elle est instruite) et sa foi (qui est une bonne partie du roman, à la limite du fanatisme, mais dans le sens étymologique du terme) et je me disais souvent " mais bon sang, elle ne va pas réagir?!" Ce côté m'a vraiment dérangée (même si encore une fois, elle est fidèle à bon nombre des jeunes filles de cette période) et c'est en partie pour cela que je ne m'y suis pas totalement attachée. En revanche, c'est une belle et bonne personne que l'on ne peut qu'aimer (non non, ce n'est pas antithétique avec ce que je viens de dire) puisqu'elle est prête à tout pour tous ceux qui lui sont chers, quitte à mettre sa propre vie et ses aspirations en jeu.

Volontairement, je ne vous dirai rien sur ce naufragé mystère... mais sachez juste qu'il est le genre de personnage que l'on apprécie à bien des égards.

Quant au troisième personnage principal, Urien, lui est, tout ce que l'on peut détester chez un homme. Mais c'est surtout dans le deuxième tome qu'il révélera réellement qui il est. Donc, vous n'en saurez pas plus aujourd'hui.

Frustrant, hein? alors qu'habituellement, je parle davantage des personnages mais là, forcément, je me dois de me taire pour garder le mystère...

Sachez que les personnages secondaires sont à l'image de ces trois-là : il y a les "bons" comme la famille d'Hervine ou encore le bon médecin (moderne pour l'époque celui-ci) qui viendra en aide à notre mystérieux personnage (et qui m'a bien plu celui-ci) ou encore les "méchants" ou les jaloux" que je vous laisse là encore découvrir, pour ne pas révéler l'intrigue (promis, dans ma chronique du tome 2, je développerai davantage cette partie, comme je le fais habituellement) mais ne venez pas la lire avant d'avoir lu ce tome-ci! ;) sinon, vous aurez forcément des révélations ,  vous voilà prévenus. ;) 

Mais comme je vous l'ai dit, ce qui fait la richesse et la qualité de ce roman est d'abord l'écriture de Rose Morvan : la dame a rédigé son texte dans un français parfait : outre la richesse du vocabulaire (j'ai appris plusieurs mots, moi ^^ en même temps, le contexte historique et religieux breton du XVIIIème siècle ne m'est pas familier du tout), le récit est écrit sans aucune faute (ahhhhhhhhh que cela fait du bien de voir la concordance des temps respectée et donc de revoir des imparfaits du subjonctif parfaitement employés). De plus, il est évident qu'elle maîtrise parfaitement son sujet et son époque, il y a donc un vrai travail de recherches, sans doute impressionnant pour coller au mieux la réalité. Enfin, les références littéraires aussi ne pouvaient que me plaire. 

Bref, je vous le redis, on est ici face à un roman historique haut de gamme et soyons clairs, on n'en a plus vraiment l'habitude. Il mériterait une meilleure publicité. J'espère donc que ma chronique vous poussera à aller le découvrir. N'ayez pas peur de sa grande qualité : il n'est pas élitiste pour autant, comme on peut parfois en  trouver (et donc, soyons honnêtes, s'ennuyer). Non, non, c'est du haut de gamme mais pas barbant ou ennuyeux lol bien au contraire : la preuve, j'ai enchaîné directement avec le tome 2 ;) 

Pour l'acheter : Le naufragé de St Cast

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